6 mars 2013

Mélanine et racisme scientifique

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Chercher à justifier des opinions personnelles avec une argumentation scientifique peu rigoureuse, c'est maaal et contraire aux principes fondamentaux de la science. Mais c'est encore pire si il s'agit d'arguments racistes ! Par le passé, de nombreuses pseudos-sciences ont voulus prouver l'existence de différences d'intelligence entre les différentes populations humaines, et le 19ème siècle est plein d'exemples hallucinants de tentatives de ce types : les partisans de la craniométrie, de la physiognomie et de la phrénologie ont tenté de hiérarchiser les "races" humaines en fonction de la morphologies de leurs crânes, ou de détecter les criminels et les prostituées dès le berceau en mesurant la taille de leurs arcades sourcilières. [1]
 Bon, mais tout ça c'est du passé, le racisme en science c'est terminé... Pas du tout !
En juin 2012, J. Philippe Rushton et Donald I. Templer ont commis un odieux article intitulé "Do pigmentation and the melanocortin system modulate aggression and sexuality in humans as they do in other animals?".
C'est le moment de s'amuser un peu et de sortir l'artillerie lourde.

Ça va poutrer sévère.
En préambule, il faut savoir que les deux auteurs sont célèbres pour leurs positions hardcore-racistes-kluxkluxklanesques. Rushton était un professeur de psychologie canadien, mort en octobre dernier. Il est devenu très connu par son livre "Race, Evolution and Behaviour" -un livre qui tente d'appliquer la sélection r/K à l'espèce humaine- et participait allégrement à des conférences dont le but était de défendre "l'héritage Judéo-Chrétien Américain et l'identité européenne". À l'occasion d'une de ces conférences, il a notamment proposé que "l'islam n'était pas un problème culturel, mais aussi génétique". Son homologue, Templer écrit régulièrement pour l'American Renaissance, un mensuel raciste qui ouvre ses pages à toutes sortes de joyeux drilles : eugénistes, membres du Klu Klux Klan, neo-nazis, négationnistes de la Shoah... A l'occasion d'une conférence tenue par ce mensuel en 2004, il déclarera quand même « If blacks score low on an intelligence test, I would say that constitutes powerful evidence for its validity. [...] (Black prisoners) need 60 hours a week of work therapy. That would give them less time for manufacturing alcohol and weapons, trafficking drugs, and giving each other AIDS. » .

Voui voui.


Maintenant que nous connaissons les personnages, passons à l'article.
Dans un billet précédent nous avons vu que chez certaines espèces, il existe une corrélation entre les différences de couleur liée à la mélanine et les différences de comportement, et que c'est dû à la pléiotropie d'un gène "proprioomelanocortine" (POMC), clairement démontrée dans un article important : celui de Ducrest et al. 2008. Un effet stupéfiant de ce gène est qu'il rend à la fois les individus plus sombres mais aussi plus agressifs, plus sexuellement actifs, etc. Cette pléiotropie a été très bien documentée chez les oiseaux, mais chez les mammifères c'est pas la joie : sur les 48 espèces où une telle corrélation a été observée, on ne compte que 3 mammifères : les lions, les cerfs de virginie, et les moutons de l'archipel de St-Kilda, en écosse.
À chaque fois, la couleur du pelage est un signal pour un comportement général. C'est important : cela signifie que cette corrélation est probablement sous sélection sexuelle (syndrome cuir-moustache), les individus pouvant s'apparier entre eux pour des préférences comportementales et inférer le profil du partenaire grâce à la coloration en mélanine. Autrement dit, en choisissant les plus sombres, ils savent qu'ils choisissent aussi les plus agressifs.
J'insiste en citant Ducrest et al. 2008 : «Le fait que la coloration mélanique est souvent associée avec d'autres traits phénotypiques a d'importantes implications pour les études sur la sélection sexuelle. En effet le choix préférentiel pour des individus plus sombres ou plus clairs pourrait refléter un choix préférentiel pour la coloration et/ou pour l'un des traits phénotypiques associés.»
"The fact that melanin-based coloration is frequently associated with other linked phenotypic traits has important implications for studies of *sexual selection*. Thus, preferential choice for lighter or darker individuals might reflect preferential choice for coloration and/or any of the other associated traits."


Les deux psychologues se proposent de tester cette théorie chez l'homme en comparant "les gens de descendance Africaine" et ceux "de descendance Européenne" pour voir si les humains les plus sombres sont les plus agressifs et les plus actifs sexuellement, en prenant les crimes violents comme indicateur principal d'agressivité et la fréquence des actes sexuels ou (!) les maladies sexuelles comme indicateurs d'activité sexuelle. Citons quelques passages particulièrement hallucinants:
« In violent crimes per 100,000 people, the rate for African countries was 149; for European, 42; and for Asian, 35. These results are similar to those carried out on other data sets from INTERPOL and the United Nations. They show the Black overrepresentation in violent crime to be a worldwide phenomenon.»
«The Black–White difference in HIV/AIDS is found worldwide with high levels in sub-Saharan Africa, for example, Botswana (24.8%), South Africa (17.8%), Zambia (14.6%) and Zimbabwe (14.3%) (CIA World Factbook, 2010). »
«In another study [référence non incluse], White Americans reported more sex guilt than Black Americans and that sex had a weakening effect. Blacks said they had casual intercourse more and felt less concern about it than Whites.»

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L'envie est forte de crier au racisme, mais nous sommes entre gens civilisés et nous allons jouer selon les règles, en critiquant point par point l'argumentation de ce torchon. Gentleman attitude.

1- Premièrement, les auteurs négligent de prendre en compte ce qu'on sait déjà sur la génétique de la mélanine chez l'homme, et c'est la plus grosse lacune dans leur démarche. Dans le modèle de Ducrest, la corrélation entre comportement et couleur n'existe que si le gène responsable de la production mélanine est MC1R, car celui ci est activé en même temps que ses copains qui EUX influent sur le comportement. Les auteurs partent du principe que ça fonctionne aussi comme ça chez l'homme.
Dommage pour eux, car on sait que chez l'homme il y a jusqu'à 8 gènes qui interviennent dans la couleur de la peau [2]. Ils s'appellent TYR, OCA2, TYRP1, SLC45A2, MC1R, DCT, SILV et SLC24A5 et leurs effets sur la couleur de la peau ne sont pas "simples" : ces gènes sont en interactions complexes entre eux et leurs mutations ne mènent même pas toujours à de l'albinisme. En d'autres termes si l'un des gènes de ce groupe est non-fonctionnel, d'autres peuvent le remplacer. Comme le disent Ducrest et ses collaborateurs, « human populations are therefore not expected to consistently exhibit the associations between melanin- based coloration and the physiological and behavioural traits reported in our study»
Plus grave : le fameux gène MC1R (dont les auteurs voudraient bien qu'il soit responsable de la couleur noire de la peau) est en fait responsable chez l'homme de la couleur rousse des cheveux et de la pâleur de la peau. La vraie question serait donc : "les roux sont-ils plus agressifs ?" ;)
Et pour enfoncer le clou, les gènes responsables de la couleur claire de la peau ne sont pas les mêmes entre les européens et les asiatiques.
Impossible donc d'appliquer le modèle de Ducrest, Keller et Roulin.



2- En admettant qu'il puisse y avoir une corrélation "couleur de la peau /comportement" qui ne soit pas dûe au système cité plus haut, il faudrait pouvoir le tester en comparant deux populations bien définies (homogènes génétiquement), différentes pour la couleur de la peau. Ce n'est pas du tout ce que font les auteurs, car ils basent toute leur argumentation sur des classifications folkloriques qui n'ont pas de sens [3] : A quelle population est censée correspondre la catégorie "américains de descendance africaine", sachant qu'on sait que ses représentant sont issus  d'un énorme brassage génétique, avec en moyenne 20% de gènes d'origines européenne ?
Les diverses origines des esclaves africains
D'autre part il existe plus de diversité génétique chez l'homme en Afrique que n'importe où ailleurs dans le monde , et les premiers afro-américains issus de la traite des noirs provenaient eux même de nombreuses régions.

Les "afro-américains" ne sont donc pas une population définie au sens génétique, ce qui est un peu embêtant quand on base son argumentation sur une origine génétique du trait que l'on étudie.



3- Ils comparent des "populations" différentes pour attester un scénario qui n'est valable qu'à *l'intérieur* d'une population : dans le scénario de sélection sexuelle (le scénario du modèle de Ducrest - ont-ils lu le papier ?- ) la mélanine est censée procurer un signal pour un autre trait de comportement et permettre aux individus de s'apparier selon leurs préférences à ce niveau là... il s'agit donc de signaler ses caractéristique pour ses congénères. Comparer 2 populations différentes revient clairement pour les auteurs à dire qu'ils n'ont pas compris le domaine d'application du modèle sur lequel ils se sont basés.
Ces auteurs n'en sont pas à leurs premières bourdes en ce qui concerne la biologie évolutive ; Rushton a passé une grande partie de sa carrière a essayer d'appliquer la sélection r/K de Winston et Mc Arthur à l'espèce humaine, malgré le fait que des biologistes compétents aient tentés de lui dire que ça n'avait pas de sens.

4- La probabilité de commettre un crime dépends intégralement de nombreux facteurs : financiers, sociaux, familiaux.  Pourtant, ils oublient complètement de contrôler pour ces variables sociales et environnementales ! Imaginons un instant que les auteurs aient utilisés des données fiables (ce qui n'est pas le cas), et qu'ils observent effectivement une corrélation forte entre comportement et couleur de peau, sans contrôler pour, mettons, le niveau de violence de l'environnement (état 1, avec une pente de regression forte). Il suffit de rajouter le niveau de violence de l'environnement (de vert à rouge) pour voir que la corrélation positive que l'on observait précédemment disparait, la régression a une pente nulle (état 2).
La "fausse régression" de l'état 1 peut s'observer si par exemple les individus les plus sombres se retrouvent à vivre systématiquement dans les milieux les plus violents et les individus les plus clairs dans des milieux les plus tranquilles, comme à la suite d'une politique d'immigration particulière par exemple.
Bref, your argument is invalid.

ET BIM.

Cette étude contient tout ce qui est - par principe- banni de la recherche scientifique : une bibliographie qui n'est pas maîtrisée, des sources non citées, des données frelatées qui sont analysées avec les pieds avec une opinion forte en arrière plan qui dirige l'étude, des définitions qui ne sont pas fondées sur des critères objectifs mais folkloriques, etc. Ce type de recherche est généralement nommée racisme scientifique,mais il faudrait plutôt l’appeler racisme pseudo-scientifique.

C'est étrange qu'un article comme ça puisse être publié malgré ses faiblesses (euphémisme) scientifiques. Peut être y-a-t'il un lien avec le fait que l'un des éditeurs du journal Personality and Individual Differences soit Richard Lynn, lui aussi célèbre pour ses positions eugénistes et racistes ?


Allez, pour finir, sachez qu'il existe une théorie de la Mélanine qui postule que les personnes noires profitent des propriétés semi-conductrices de la mélanine, et que celle ci en fait des sortes de super-humains avec toutes sortes de super-pouvoirs : absorptions des radiations électromagnétiques, transformation de la lumière en ondes sonores (wait.. what ?), etc. Au passage, l'une des grandes prêtresses de ce mouvement pseudo-scientifique est aussi une psychiatre...quoi, ENCORE ?

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Pour en savoir plus :

[1] pour un chouette dossier sur le racisme scientifique depuis Darwin, voir ici  mais aussi cette excellent historique en vidéo du Dessous des cartes (une émission de Arte dont je suis personnellement amoureux) "Les mémoires du racisme"

 

[2] pour en savoir plus sur la génetique de la pigmentation humaine, voir cet article de blog. Sinon,
Sturm, R. a. (2006). A golden age of human pigmentation genetics. Trends in genetics : TIG, 22(9), 464–8. doi:10.1016/j.tig.2006.06.010

[3] Un chouette billet de Tout se passe comme si, sur la notion de race humaine en génétique et le bouquin de Theodosius Dobzhansky : Le Droit à l'Intelligence , sur les rapports entre génétique et inégalité dans les sociétés.

14 commentaires:

  1. Excellent!.. Pour ma part, j'aurais mis le point 4 en premier (bien sûr).
    Gwadamum

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  2. Excellant article Léo!
    C'est clairement hallucinant qu'un tel article est pu passé. Un sujet aussi polémique doit demander de la part des auteurs beaucoup plus de rigueur! Enfin, on ne parle pas de la reproduction des sapins de Norvège là, on parle de racisme!
    Pour ce qui veulent lire plus sur "inégalité et génétique dans les sociétés", il y a le très bon livre de Dobzansky "le droit à l'intelligence".

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  3. Bien joué ça léo,
    Par contre comme tu l'as mentionné j'aurais exigé un droit de réponse !
    On devrait ouvrir un débat sur le rétablissement de la censure pour cause discrétionnairement... ^^

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    1. Le truc, c'est que c'est aux USA, donc je crois qu'il y a une grande liberté d'expression sur ce genre de sujets. Et en plus, à moins d'une loi fédérale, il suffit d'aller dans un Etat ou l'autre (genre Texas) pour pouvoir dire ce qu'on veut ^^'

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  4. Dans leur tête,
    ça leur apprendra à utiliser la science à des fins disciminatoires

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  5. C'est excellent, et ils puent ces monsieurs.
    Juste un petit bémol à ton article, peut-être que tu devrais traduire les citations en anglais, personnellement je me débrouille assez bien donc elles ne m'ont pas posé problème, mais ce n'est bien entendu pas forcément le cas de tout le monde, ce serait pas mal de pouvoir comprendre tous les tenants et aboutissants du bouzin (surtout dans un article argumenté point par point comme celui là) ;)
    Voilou, continue ce que tu fais, ça envoie du couscous aux méduses, au calme. (Fin ça tue quoi, tavu.)
    Tagazok à toi! <3

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  6. On peut voir des échantillons de crânes humains ayant servi de matériel à des phrénologues, au musée de la médecine navale de Rochefort (dans le 17). C'est assez édifiant de voir, comment ces gars ont étiqueté les crânes. Genre, crâne d'assassin corse. J'ai pas pu m'empêcher de rire pendant la visite. Pour me calmer je suis allé observer les outils chirurgicaux de l'époque haha. Super article, démontage en règle. Léo a de toute évidence le gène PTDR2 qui lui permet de faire des super billets de blog ;).

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  7. Je comprend que l'on dise que ces articles et les méthodes de recherches utilisées ainsi que les motivations de ses gens ne sont pas scientifiques, mais on ne peut pas nier qu'il peut y avoir une corrélation entre "race" et comportement chez l’être humain, de plus en plus on découvre des explications chimiques organiques (génétiques et donc héréditaires) à des comportements chez l’être humain.
    Si un homme est plus agressif qu'une femme à cause de sa testostérone (Y) (hormis le coté social, l'éducation etc)je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas de telles différences entre les populations humaines qui jusqu'à relativement récemment sont restées homogènes (et donc des patrimoines génétiques spécifiques à chaque région), par là je veux dire que des individus originaires d'une certaine région ayant le même gène de couleur de peau peuvent avoir d'autres gènes en commun hérités d'un même ancêtre influençant (peut être pas drastiquement) leur comportement.

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    1. Je vais essayer de te répondre.

      Tout d'abord, on se replace dans le contexte. L'auteur de l'article parle des "afro-américains" des États-Unis. Là bas, est afro-américain quiconque se revendique comme tel. Ensuite, ces revendications personnelles sont compilées dans les statistiques nationales de criminalité. C'est important, parce que a priori, il n'y a aucun facteur génétique dans ces statistiques.

      En effet, ces personnes se revendiquant comme "afro-américain" sont en réalité présents depuis plusieurs générations sur le continent américain, descendants lointains d'esclaves, avec des mélanges, des ancêtres qui étaient caucasien etc. Leur peau est même relativement pâle par rapport à un sud-africain lambda. Cet ancêtre commun qui aurait dû leur apporter leur agressivité est donc bien lointain, remonte à plusieurs générations.

      On peut malgré tout imaginer que le fameux gène de l'agressivité ne s'est pas perdu, et que peut être il subsiste dans chacun de ces afro-américains. Néanmoins, c'est ignorer le contexte de traite négrière dans lequel ont été amené en Amérique ces esclaves africains. En effet, ces esclaves étaient, à titre de marchandise, inspectés, triés, choisis. Il paraît absurde que des individus agressifs aient pu sortir indemne de cette inspection. Au contraire, puisque c'était des esclaves, les négriers auraient privilégié les individus serviles, obéissants, etc.

      Expliquer toute la violence et la haute criminalité des afro-américains par un ancêtre commun agressif d'il y a plusieurs centaines d'années issu de la traite des esclaves est alors effroyablement réducteur et faussé. En revanche, si on parle de ségrégation, de condition socio-économiques, d'effet de communauté etc. c'est beaucoup plus justifiable. Bref : les facteurs culturels sont bien plus légitimes et porteurs de sens.

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    2. Bon ok, tu peux me répondre, soit pour les afro-américains. Mais les africains, les vrais ? En Afrique sub-saharienne, il y a aussi une haute criminalité, le SIDA... Peut être que tout ces problèmes sont dus au fait que ces populations soient noires ?

      Encore une fois, on se heurte ici à un immense réductionnisme : c'est oublier l'histoire de ces populations. Alors qu'elles étaient organisées dans une structure tribale, les puissances européennes sont arrivées pour les coloniser. Le retrait soudain de cette présence coloniale, et l'immersion soudaine dans un monde globalisé, explique la difficile situation de ces pays d'Afrique sub-saharienne.

      Je prendrai une analogie. En Europe, dans l'Antiquité, il y avait aussi une structure tribale : les Celtes, les Francs, les Gaullois, les Wisigoths, etc. Un Empire est arrivé : l'Empire romain. Il a conquis ces territoires où il y avait ces tribus. La pax romana a duré un certain temps, puis la situation intérieure s'est dégradée et l'empire a chu. S'en est suivi 1000 ans de guerre entre seigneurs, d'alliances, d'insalubrité etc. Il a fallu attendre la fin du Moyen Âge, la fin de ces 1000 ans pour observer une transition politique vers des structures étatiques stables dans les pays européens.

      C'est un peu la même chose en Afrique. Un Empire colonial s'est dressé sur les terres d'Afrique, puis inexorablement a chu. L'Afrique est donc entrée dans son "Moyen Age" accéléré, pas dans le sens d'une récession technologique ou morale, mais dans le sens d'une quête de stabilité politique. Ceci explique les rivalités de pouvoir à l'intérieur d'un État, la difficulté de répondre aux besoins des populations (malnutrition, santé)... D'autant plus que tout cela a lieu en accéléré, avec les technologies et les problématiques d'aujourd'hui : la quête du pouvoir ne se fait pas au glaive, mais avec des mitrailleuses, et ce n'est plus la peste noire, mais le SIDA.

      Cette période de transition est bien plus à même d'expliquer le contexte d'instabilité d'Afrique sub-saharienne, où l'adoption d'une structure étatiques stable (démocratique si possible) est quelque chose de nouveau et compliqué. Mais ce n'est pas une première dans l'histoire, et ce n'est pas dû à leur couleur de peau. Au contraire, même, l'Afrique est dotée d'une multiplicité d'ethnies rivales qui se détestent toutes entre elles. Un peu comme les allemands et les français au début du XXe siècle.



      J'espère avoir pu éclairer ton point de vue. Je ne suis pas un expert sur la question, mais l'analyse raciste est vraiment le degré zéro de la réflexion. S'intéresser à l'histoire, au contexte socio-économique, et à l'identité culturelle (ce que je n'ai pas fait ici, mais on pourrait parler des heures de la religion en Afrique ou du panafricanisme, de l'identité noire aux États-Unis etc.) est toujours bien plus pertinent lorsqu'on parle d'êtres humains. :)

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    3. Heu, juste pour dire, faut arrêter de croire que testostérone = agressivité !
      http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/02/testosterone-comportement-antisocial_n_4023563.html

      Les hommes sont plus agressifs que les femmes à cause de l'éducation qu'on donne à ces derniers, respectivement. C'est tout. Mais en somme, une femme peut être tout aussi agressive qu'un homme. Merci d'arrêter la propagation des clichés selon lesquels nous sommes de fragiles choses et les mecs des soldats. X(

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  8. Assez drôle de choisir la proportion de population atteinte par le SIDA en Afrique comme facteur aggravant. Ce serait comme comparer les comportements écologiques entre blancs et noirs en prenant en compte uniquement le nombre de voitures possédées : c'est complètement biaisé.

    Merci pour la lecture critique.

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  9. Juste un petit aparté. Ce n'est pas correct de se moquer de la phrénologie. Bien que ce soit de la merde, ce fut l'une des sources de la théorie de l'évaluation et ses postulats étaient dans les moeurs de l'époque. Ils avaient beau être complètement cons et sans base réelle, l'idée de base (lier un comportement non-mesurable à une donnée mesurable) reste fondamentale de nos jours. Tiens, par exemple j'ai clairement envie de me foutre de Broca, qui considérait la femme inférieure à l'homme car le poids moyen d'un cerveau de femme est plus petit. C'est complètement débile, mais on ne peut nier les avancées de ses travaux.

    Après, on est totalement d'accord que les raccourcis sont tellement débiles qu'il faudrait leur foutre des claques, mais peut-être que dans quelques siècles les gens se foutront de notre société actuelle car travailler pour vivre est complètement débile, ou que faire des études avec des examens est un non-sens.

    Mais de nos jours, l'article que tu démontes une est insulte à la science. Clairement. Se poser la question "la génétique de la couleur de peau influe-t-elle sur le comportement" est une question scientifique, mais ils débutent par un biais évident et adaptent les résultats à leur biais. S'ils étaient limités par la technique, mais ce n'est même pas le cas, ils décident simplement de ne pas tenir compte de tout facteur qui irait dans la direction opposée à leur vision. Ce n'est pas de la science, c'est de la politique. Ah, et un vrai scientifique répondra "aucune corrélation observée".

    Merci pour ton article ;)

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